La vie dans l’espace public : ce que les lieux nous racontent
La vie dans l’espace public désigne l’ensemble des activités sociales, physiques et culturelles qui animent les rues, les parcs et les places. Elle comprend ce que les gens font, comment ils se déplacent, s’arrêtent, discutent, jouent ou se détendent.
Observer cette vie permet de mieux comprendre comment les aménagements urbains influencent nos comportements et comment les améliorer pour favoriser l’inclusion, la sécurité, la convivialité et la santé. Les EVEP rendent visible l’invisible pour mettre l’humain au cœur des décisions d’aménagement.
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Pourquoi observer ?
- Pour concevoir des aménagements à échelle humaine et inclusifs
- Pour évaluer l’impact de projets urbains ou d’animation de l'espace public
- Pour mieux répondre aux besoins des usagères et usagers
- Pour appuyer les décisions par des données concrètes
Observer, analyser, transformer : notre approche
Notre démarche d’observation de la vie dans l’espace public repose sur la méthode des études de la vie dans l’espace public (EVEP), inspirée par GEHL et adaptée au contexte francophone par le Centre d’écologie urbaine.
Une démarche en 4 étapes
Quelques exemples d’indicateurs pour guider l’action
Comparaison entre la proportion de la rue attribuée aux différents types d’usagers et le ratio des usages réels, pour la rue Jean-Brillant, dans le cadre du programme de rues piétonnes et partagées. Ce type de graphique a non seulement alimenté la planification, mais a aussi soutenu la communication auprès du grand public, favorisant ainsi l’adhésion au projet permanent.
Le ratio des personnes de moins de 14 ans et de plus de 65 ans constitue un outil de mesure de l’inclusivité de l’espace public utilisé par GEHL depuis plusieurs années. Dans une étude menée à New York, on souligne que seulement 10 % des usagers appartiennent à ces groupes d’âge, alors qu’ils représentent environ 30 % de la population de la ville (une proportion similaire à celle de Montréal). Cette EVEP a contribué à justifier la piétonnisation de plusieurs rues du centre-ville.
Lors de la réalisation d’une EVEP sur son centre-ville, la Ville de Toronto a ciblé les espaces publics sous-performants afin d’en faire des sites d’intervention prioritaires. Pour déterminer quels lieux incitaient les gens à s’y attarder, les analystes ont divisé la moyenne de personnes restant sur place par la moyenne de passants. Ce ratio, appelé « taux de rétention » (en anglais stickiness), met en évidence que le parc Alexandra présente le taux le plus élevé du centre-ville de Toronto.
Cette carte des activités du parc Berczy, réalisée par 8 80 Cities, met en évidence une diversité d’usages et de postures : personnes debout, assises sur un banc ou sur un siège improvisé, enfants couchés, jouant ou lisant. Elle a notamment permis de constater la faible utilisation des espaces verts du site, ce qui a orienté la réflexion en vue d’un réaménagement.
Cette cartographie des activités stationnaires couvre l’ensemble des sites étudiés du centre-ville de Vancouver. Elle inclut à la fois des activités courantes (comme l’attente des transports en commun ou la consommation de nourriture) et des activités souvent stigmatisées, telles que l’utilisation de substances illicites, le rough sleeping (personnes dormant dans le parc), la mendicité ou l’ivresse. Elle met clairement en évidence les pics d’activités observés au cours de la journée.
